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Jeudi 20 juin 2002
Le point sur les écuries avant le GP d'Europe ?
Ferrari
Ferrari abordera le Grand Prix d'Europe avec sérénité.
Elle a de quoi ! Avec 86 points à son actif, elle devance de 32 longueurs sa
plus proche rivale, BMW-Williams. Du côté des pilotes, le trou est creusé.
Michael Schumacher possède à lui seul plus du double d'unités que les deux
concurrents qu'il précède. Il aura à cœur de briller devant son public, en
particulier celui de Kerpen, sa ville natale située à seulement quelques
encablures du massif de l'Eifel.
Pour ce rendez-vous, Michael s'est investit à fond dans la
préparation. La semaine dernière, il a limé la piste du Mugello avec sa F2002
afin d'apporter la touche finale à ses réglages pour le Grand Prix. Durant
trois jours, il a couvert près de 1200 kilomètres, pulvérisant le record de
la piste par la même occasion.
"Grâce
au travail de Luca Badoer au Mugello et de Luciano Burti à Jerez, nous sommes
prêts," indiquait Schumacher. "Le plus
important au Nurburgring est d'avoir une voiture bien équilibrée, ce qui n'est
pas facile à obtenir. Les voitures ont tendance à sous-virer sur cette piste
mais je pense que nous pouvons être confiants. Nous devrions être compétitifs
ici."
"Je
pense qu'il sera difficile de battre Williams en qualifications. Nous avons pu
constater ces derniers temps que Michelin leur fournissait des pneus performants
dans cet exercice. Néanmoins, il semble que nous ayons également un package
qui nous permette d'améliorer notre vitesse. Nous devons tourner la situation
à notre avantage," expliquait le Brésilien. "C'est
étrange que McLaren soit aussi loin du compte. A Monaco, ils ont tout de même
pu redresser la barre. Leur système de départ a mieux fonctionner que le notre
et il a pu prendre l'avantage sur une piste où il est difficile de dépasser.
Au Canada, il a été en mesure de terminer seconde mais en vitesse pure, il est
moins vite que nous et les Williams."
McLaren
Mercedes
Troisième l'an passé, Coulthard espère tirer profit de sa remise en forme
pour obtenir un bon résultat et prouver que sa victoire à Monaco puis sa
deuxième place au Canada ne sont pas le fruit du hasard. Même si sa
monoplace reste en retrait par rapport à la concurrence, David doit combler
ce manque.
"J'attends avec impatience le Grand Prix d'Europe car
j'espère continuer à terminer sur le podium," confiait le pilote écossais.
"Le résultat de Monaco et du Canada m'ont permis de
remonter à un point de la seconde place au championnat. J'espère consolider
cette position au Nürburgring. Je suis curieux de savoir à quel point les
modifications vont pénaliser les temps au tour. Il y a toujours une atmosphère
particulière. Le public est enthousiaste, en particulier parce que c'est le
rendez- vous à domicile de Mercedes."
Kimi Raikkonen, pour sa part, mettra un point d'honneur à remonter la pente
après son catastrophique début de saison. Le podium obtenu en Australie
n'aura pas eu de suite il aura fallu attendre la course sur le circuit Gilles
Villeneuve pour voir le finlandais franchir une nouvelle fois la ligne d'arrivée.
Sa quatrième place lui permet de marquer trois points supplémentaires et de
pointer au septième rang au classement des pilotes, à un point de Jenson
Button.
Williams
BMW
Gardant un assez bon souvenir du grand
prix de l'an dernier où il avait fini 2ème derrière son frère Michael
Schumacher, cependant il compte bien prendre sa revanche cette année.
"Dans un sens, je suis heureux de courir au Nürburgring
car c'est le circuit le plus proche de ma ville natale, Kerpen," confiait Ralf.
"Il est primordial pour nous de montrer
notre compétitivité. Nous sommes clairement la deuxième force cette saison,
mais il nous faut le démontrer à chaque course. Si nous nous concentrons là
dessus, les bons résultats seront de retour et nous pourrons peut-être
revenir au niveau de Ferrari."
De son côté,
Juan Pablo déclare : "De l'eau a coulé sous les ponts depuis le Grand Prix du
Canada. J'ai donc mis ma déception de côté. J'aurais dû être récompensé
de mes deux dernière courses mais des points importants m'ont échappé,"
indiquait le Colombien.
"Les hommes ont travaillé dur pour
résoudre les problèmes rencontrés et j'espère que nous pourrons récolter
les fruits de nos efforts. Je veux également ajouter une nouvelle ligne à
mon palmarès ici où je suis monté sur mon deuxième podium de la saison
2001. La monoplace était très performante et je suis confiant car elle est
encore meilleure cette saison. Les modifications du tracé représenteront un
beau challenge car cela signifie qu'il sera 'nouveau' pour tout le monde. Ce
sera une course plus intéressante car il devrait y avoir plus de dépassements."
Renault
F1
Renault surfe actuellement sur la vague du succès. Quatrième au championnat
du Monde des constructeurs, elle possède une très belle marge de progression
et il n'est pas impossible de la voir frapper à la porte du club des Top
Teams. Elle pourrait même être en mesure de contester la place de troisième
à McLaren en fin de saison, mais nous n'en sommes pas encore là.
"L'expérience peut être un excellent atout,"
confie Trulli. "Je connais bien ce circuit et j'arrive à
bien prévoir les changements météorologiques. Le temps que j'ai passé en
Formule 3 m'a vraiment beaucoup aidé. Je ne pense pas qu'en soi, le circuit
soit très intéressant. Il est même plutôt ennuyeux. Il n'y a pas vraiment
d'opportunités de creuser des écarts au niveau du temps au tour. Je vais
donc chercher à trouver un bon rythme pour réussir une bonne performance."
"Globalement, l'équipe et moi réussissons de bonnes prestations,"
ajoute-t-il. "Je suis certain que nous allons être compétitifs.
En tout cas, ce sera mieux qu'au Canada. Au moins je l'espère, même si on ne
peut jamais trop s'avancer jusqu'à ce qu'on fasse les premiers tours de piste
le vendredi. Vu la façon dont les courses peuvent être chamboulées par le
climat, même un podium peut être envisageable !" Et il sait de quoi
il parle, lui qui en a fait l'expérience il y a trois ans…
Toyota
L'équipe Toyota arrive au Nurburgring dans un bon état d'esprit, après
trois jours d'essais à Jerez. Avec Mika Salo, l'équipe a testé plusieurs éléments
nouveaux sur la TF102. Ils abordent la neuvième manche du championnat avec
optimisme, confiants d'avoir réglé les problèmes rencontrés au Canada.
Bien que l'équipe regroupe des personnes issues de trente pays différents,
ce week-end aura la saveur d'un Grand Prix à domicile, l'usine de Cologne n'étant
qu'à quarante minutes du circuit. Avantage par rapport aux autres écuries,
Toyota va pouvoir passer deux jours à l'usine.
Mika Salo, satisfait de son travail en Espagne, déclare :
"Nous avons fait de bons essais à Jerez la semaine dernière. Nous avons
beaucoup appris sur les réglages de la voiture et sur de nouvelles pièces
que nous utiliserons au Nurburgring. Au terme de nos trois jours d'essais, la
voiture se comportait beaucoup mieux que depuis le début de la saison. Je
pense que nous ne rencontrerons pas les problèmes que nous avons eus au
Canada."
Sauber
Petronas
Ce rendez-vous a une saveur particulière pour Nick Heidfeld car il évolue
devant son public. Il a obtenu cinq points depuis le début de la saison et
occupe la neuvième place du classement provisoire. Il a préparé ce
rendez-vous la semaine passée sur le circuit du Mugello. Deux jours durant,
il a occupé le baquet de la Sauber afin de peaufiner les réglages pour le défi
germanique.
"Comme d'habitude, je suis impatient de courir dans mon
pays," confiait Heidfeld. "J'aime le Nürburgring
et je suis confiant car la C21 conviendra parfaitement à ce type de tracé.
Ce sera bien de rapporter un bon résultat à l'équipe et aux fans qui m'ont
toujours supporté."
Felipe Massa débute en Formule 1 mais connaît le tracé pour y avoir couru
dans les disciplines inférieures, avec le succès que l'on peut imaginer. Ce
rendez-vous ne l'impressionne guère et il ne ressent aucune pression avant de
prendre la piste. Bien au contraire.
"Je suis très excité à l'idée de revenir sur ce
circuit," indiquait Massa.
"La dernière fois
que je suis venu, c'était en Euro F3000 et j'ai remporté la course. Je suis
sûr d'être compétitif."
Jordan
Honda
L'écurie Jordan a sorti la tête hors de l'eau. Après un début de saison
alarmant, les Jaunes ont su corriger le tir. Depuis trois grands prix, le dur
labeur des hommes d'Eddie Jordan a trouvé une juste récompense et se voit
aujourd'hui crédité de 6 points, à deux longueurs des Sauber. Le talent de
Giancarlo Fisichella a permis de transformer les espoirs en résultats.
Depuis Spielberg, l'Italien a réalisé un triplé de 5ème places qui met
aujourd'hui Jordan en position de venir inquiéter les Sauber, voir les
Renault. Un résultat inespéré il y a quelques semaines encore. L'appétit
vient en mangeant, les Jaunes ne veulent désormais plus se contenter de
rentrer dans le top 6, mais ambitionnent un podium.
Bar
Honda
Tout n'a pas été négatif pour Olivier Panis au Canada puisque le Français
y a vu le drapeau à damiers pour la première fois de la saison. Un châssis
en net progrès, un moteur revigoré et une chance retrouvée… tout semble
en place pour que Panis puisse enfin laisser libre court à son talent.
"Terminer
à Montréal a été un soulagement énorme parce que c'est un circuit
difficile. J'espère que c'était un tournant pour moi et que je pourrai
continuer sur la lancée et améliorer mes résultats pendant le reste de la
saison. Je suis optimiste en raison des progrès effectués. L'équipe fait du
bon travail avec la nouvelle voiture et cela nous permettra d'être beaucoup
plus compétitifs par rapport à ce que nous l'avons été jusqu'ici cette année"
concédait Olivier.
Jacques Villeneuve n'a pas eu autant de chance que son équipier à Montréal.
Le Canadien a été le premier à se retirer après seulement huit tours.
L'ancien champion du monde garde néanmoins l'espoir de se venger au
Nurburgring, un tracé qui lui avait si bien réussi dans le passé. En 1996,
alors qu'il disputait sa quatrième course de F1 à bord d'une Williams
Renault, Jacques avait obtenue sa première victoire. La saison suivante, mais
à l'occasion du Grand Prix du Luxembourg, Villeneuve doublait la mise sur le
tracé allemand.
Jaguar
Cosworth
Irvine et De La Rosa avaient terminé à la 7ème et 8ème place l'an dernier
avec leur R2 et la mission pourtant quasi-impossible qu'Eddie et Pedro ont
accepté sera de tenter de faire aussi bien. Avec un taux d'abandon de 41% ces
dix dernières années, il sera essentiel d'être fiable avant d'espérer récolter
un fruit.
Eddie Irvine déclare : "Ce
n'est pas mon tracé préféré. Je pense que l'on peut s'attendre à tout ici
même dans les derniers tours. La météo assez imprévisible s'ajoute au
problème et il nous faudra nous concerter avec les gens de Michelin pour décider
de notre stratégie. Les appuis élevés qu'exige ce circuit ne feront que
s'ajouter à nos difficultés. Je serai heureux si nous pouvons terminer la
course là-bas" avouait le pilote britannique.
"Comme personne n'a encore roulé ici depuis la
modification du premier virage, je pense que nous pourrions assister à un départ
intéressant dimanche. Avec 15 virages à négocier, il n'y à pas un instant
pour se distraire où le droit à l'erreur et je suis sûr que cette course ne
ressemblera pas à une procession" promettait le Nord-Irlandais.
Minardi
Asiatech
L'équipe Minardi a connu une course mitigée, en 2001. Le jeune espagnol
Fernando Alonso avait encore fourni une course solide pour terminer quatorzième,
malgré des soucis moteur dans la deuxième partie de la course. Avant ces
problèmes techniques, ses temps au tour lui permettait de suivre le rythme de
ses adversaires.
Son équipier, Tarso Marques, a eu moins de chance. Un problème électrique
l'a contraint à l'abandon dès le huitième tour. Le brésilien avait
pourtant réalisé un bon début de week-end, son meilleur temps au warm-up le
plaçant à moins de trois secondes des leaders. En 2000, les deux pilotes
avaient rejoint l'arrivée, Mazzacane huitième et Gené quatorzième.
Après des performances satisfaisantes au Canada et deux voitures à l'arrivée,
l'écurie est rentrée à Faenza et s'est remise au travail. Ayant choisi de
ne pas faire d'essais privés, ils ont activement préparé leurs voitures,
parties dimanche après-midi pour le Nurburgring. Toute la squadra espère y rééditer
une performance solide, les deux pilotes franchissant l'arrivée, pourquoi pas
dans les dix premiers.
Arrows
Cosworth
Pour le pilote allemand, évoluer sur le Nurburgring est quelques chose de très
spécial. Heinz-Harald Frentzen attend avec impatience ce rendez-vous :
"Le Grand Prix d'Europe est presque une nouvelle course à domicile pour moi,
comme Hockenheim et Monaco ! Je connais bien le tracé et il y a toujours
beaucoup de supporters qui m'encouragent ce qui rend l'atmosphère plutôt agréable
pour moi. J'ai déjà pu voir le nouveau tracé à la télévision et les
changements au premier virage confortent la sécurité, c'est une excellente
chose. Les dépassements seront logiquement plus faciles, mais j'attendrai
pour voir moi-même de quoi il retourne."
Enrique Bernoldi connaît l'importance de ce rendez-vous. Le Brésilien apprécie
également cette piste et espère bien réaliser des prouesses sur ce circuit :
"Le Nurburgring est une bonne piste. C'est tout à fait intéressant de piloter
sur ce tracé car il dispose à la fois de lignes droites et de très bons
virages, même s'ils sont assez serrés. Les améliorations apportées au
circuit doivent être intéressantes – Je sais de par mon expérience de
l'année dernière qu'il était très difficile de doubler auparavant"
confiait
Bernoldi.

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