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Dimanche 30 juin 2002
Irvine est prêt à se retirer de
la F1 Eddie
Irvine attend beaucoup de l'évolution de la dernière-née de Milton Keynes.
De déceptions en désillusions, l'Irlandais en est arrivé au seuil de non
retour, celui de la séparation pure et simple avec sa passion, la Formule 1.
A 36 ans Eddie Irvine a presque tout connu dans la catégorie reine. Des débuts
fracassants sur la piste et en dehors - avec un mémorable début de rivalité
avec Ayrton Senna - la course à la gagne et au titre de
champion du monde avec le mythique cheval cabré, l'affront de se faire coller
une seconde au tour systématiquement par un coéquipier aujourd'hui en passe
de faire voler en éclat les derniers records de la F1, et enfin la cruelle
descente aux enfers d'un brillant pilote.
Pour sa fin de carrière Eddie rêvait de refaire le coup de Schumacher qu'il
admire tant et qu'il a côtoyé pendant trois ans chez Ferrari. Un modèle.
Mieux, à l'instar d'un Jacques Villeneuve chez BAR, Eddie s'était lancé le
défi le plus fou, le plus ambitieux et le plus difficile de sa carrière.
Aider une écurie de Formule 1 à passer de rang de novice au statut de
vainqueur de courses. Etre l'artisan d'une réussite qui n'a aucun exemple en
Formule 1 moderne. Aucune écurie n'a réussit le tour de force de prétendre
aux victoires et aux titres deux ou trois ans après avoir fait leur apparition
dans la F1 moderne ( peut être que Toyota arrivera à relever ce défit). En fin de carrière, le jeu en valait la
chandelle. La réussite d'un tel projet aurait été encore plus belle qu'un
titre de champion du monde.
Usé de courir après des résultats médiocres, lui qui a connu les plus
hautes marches du podium et caressa la couronne de champion du monde de près,
Eddie Irvine a annoncé à la BBC sa lassitude et sa décision d'en finir au
plus vite avec la parodie que lui inflige Jaguar depuis trois ans.
"Si la R3B se révèle très rapide alors je resterais en
Formule 1. Si ce n'est pas le cas, l'avenir se présente mal..."
Si la flamme est en passe de s'éteindre sous l'effet de la dernière
bourrasque Jaguar, Eddie rêve encore en son for intérieur d'un redressement
miraculeux. Une étincelle et c'est un Irvine prêt à exploser la feuille des
temps qui pointe derrière la mine désappointée de ”Bad Irv”.
"Je pense que ce nouveau package sera bon. Nous allons
arriver à Silverstone et surprendre tout le monde, et adorer faire ce coup.
Mais cette course sera l'un des facteurs déterminants pour mon futur. Elle me
fera comprendre quoi faire..."
Si Eddie ne précise pas les choses et préfère attendre Silverstone, il
laisse planer le doute sur sa fin de saison aux côtés de Jaguar. Une
volte-face de sa part, et les essais de Webber et Alonso prendraient
rapidement une toute autre tournure qu'un simple cadeau de Flavio Briatore…

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