|
|
Jeudi
23 mai 2002
Le point sur les écuries
avant le GP de Monaco
Ferrari
L'équipe Ferrari aurait pu aborder ce Grand Prix de Monaco de manière plus
sereine. Pas tant du côté technique, où tout semble fonctionner à
merveille (la F2002 sera certainement une arme redoutable), mais plutôt du côté
médiatique, après sa décision jugée antisportive lors du dernier Grand
Prix d'Autriche, qui avait attiré les foudres des médias, du paddock et des
fans. La stratégie d'équipe est une chose compréhensible, à certains
moments.
Rubens Barrichello a été en tout cas défendu par tout le monde et il a
prouvé en Autriche que ses bonnes performances du début de saison ne doivent
rien au hasard. Il a haussé de manière conséquente son niveau de pilotage
par rapport à la saison passé et il se retrouve souvent l'égal, voir devant
Schumacher. A Monaco il visera donc fort logiquement la victoire… si Michael
n'est pas deuxième. Ferrari a en effet été très claire : elle jouera le même
jeu tant que Schumacher ne sera pas mathématiquement titré.
"J'aborde le reste de la saison avec un esprit ouvert,
concentré sur mon pilotage." déclare le Brésilien.
"Je
conduis assez bien pour gagner des courses. L'Autriche a été un week-end
magnifique pour moi et tout le monde a pu voir à quel point cela a bien marché
pour moi. Ce qui s'est passé en course est le passé et je peux aller à
Monaco, la tête haute, avec l'espoir de faire un superbe week-end. J'aurais
bien sûr préféré ne pas avoir le message radio me demandant de laisser
passer Michael, mais cela a été une discussion calme entre moi et le muret.
Je me sens comme si j'avais gagné la course de toute façon et nous avons déjà
vu cette situation dans le passé de la part de Ferrari ou d'autres équipes."
Reste à espérer tout de m^me, que cela ne va pas se reproduire, car
sinon le reste de la saison n'aurait plus aucun intérêt !
McLaren
Mercedes
McLaren Mercedes dispose d'un très bon palmarès à Monaco. Grâce à Senna
et Prost mais aussi Coulthard et Hakkinen plus récemment. L'an passé David
avait signé la pole mais au moment du départ, sa voiture s'était mise à
refuser tout service. Il dût partir dernier.
Cette année, les MP4-17 n'ont pas montré une forme brillante. Même si
Coulthard et Raikkonen pourront compenser un peu des lacunes de leur monture
par le pilotage, ils semblent difficile de viser la victoire à la régulière.
Mais à Monaco on ne sait jamais ce qui peut arriver...
"Le Grand Prix de Monaco est un challenge fantastique
et probablement une des épreuves les plus excitantes de la saison. Et comme
j'habite dans la Principauté, c'est une course à domicile pour moi. Le
circuit est composé de plusieurs sections originales et propres à la ville
comme le Tunnel. C'est aussi le plus court avec seulement 3,370 km de long
pour une moyenne à peine supérieure à 150 km/h. On a fait de bons essais en
France la semaine dernière avec plus de 3000 kilomètres engrangés. J'espère
pouvoir augmenter mon capital points à Monaco grâce à cet acquis" commente David Coulthard.
Williams
BMW
L'an passé Juan Pablo Montoya disputait son premier Grand Prix monégasque en
F1. Il n'y a pas laissé un souvenir impérissable puisqu'il était sorti dans
le rail au bout de deux tours seulement. La fougue du Colombien sera-t-elle
mieux maîtrisée cette année ? "Je ne peux pas
vraiment dire que j'ai apprécié mes début à Monaco, ils furent bien
difficiles. Je pensais que ça allait être plus amusant... c'est en fait très
dur. Courir à Monaco, c'est un peu étrange car c'est à 150 mètres de ma
maison et je roule sur le tracé toute l'année pour aller faire mon shopping
ou sortir. Le circuit en lui-même est très lent, avec quelques virages
rapides, très différent des autres. C'est un week-end très glamour, peut-être
trop classe, je ne suis pas de ce genre-là. Quoiqu'il arrive, j'espère cette
fois finir ce Grand Prix avec de meilleurs souvenirs."
Ralf Schumacher apprécie un peu plus le rendez-vous monégasque mais il sait
qu'il ne l'aborde pas à armes égales par rapport à son grand frère, un spécialiste
de ce circuit. "Je me rappelle qu'une fois quelqu'un a
dit que Monaco était comme piloter un hélicoptère dans une chambre. On ne
peut pas mieux décrire cette course. Monaco ne fait plus partie des courses
de notre temps mais elle a un esprit d'un autre âge, l'atmosphère est
impressionnante, même si vous n'aimez pas particulièrement y piloter. Le
circuit ne conviendra peut-être pas autant à la Williams FW24 qu'à la
Ferrari F2002 mais après nos tests positifs de Valencia, j'espère qu'on
pourra être plus proche des voitures rouges. Tant que nous avons une chance
mathématique pour le championnat, nous ne relâcherons pas notre
motivation."
Renault
F1
Le Directeur Technique du Renault F1 Team, Mike Gascoyne, est confiant : la
R202 devrait réaliser une belle performance au Grand Prix de Monaco. Il
estime même que ce circuit très sinueux pourrait permettre aux monoplaces de
l'écurie au losange d'engranger quelques points.
Malgré un week-end autrichien en demi-teinte, le moral de l'équipe est au
beau fixe. Gascoyne estime d'ailleurs que les souvenirs des moments difficiles
au A1-Ring seront effacés par une grosse prestation.
"Cette piste convient à la voiture, c'est certain,
affirme Gascoyne. Nous savons depuis longtemps qu'elle a une très bonne adhérence
mécanique. Or, ce circuit est l'un des plus sélectifs depuis le début de la
saison."
"Nous nous attendions à être moins compétitifs en Autriche, mais pas
autant, car il est vrai que globalement, le week-end a été très décevant.
Pendant les deux premiers jours, nous ne sommes pas parvenus à exploiter au
mieux notre châssis alors que dans la course, notre cadence était plutôt
bonne. Cette fois-ci, nous visons une place aux alentours des six premiers en
qualifs."
"L'an dernier, c'est à Monaco que nous avons réalisé la meilleure
course de la première moitié de la saison. Nous devons procéder à un
certain nombre de modifications au niveau aérodynamique qui devraient se
traduire par un véritable pas en avant au niveau de la performance globale et
qui augmenteront encore plus notre compétitivité."
Toyota
Après des essais au Paul Ricard, le patron Ove Andersson ne sait
qu'espérer pour ce premier Grand Prix de Monaco de Toyota :
"J'étais ravi de notre performance en Autriche.
Amener nos deux voitures à l'arrivée dans une course très dure où il y a généralement
de nombreux abandons est plaisant. Concernant Monaco, c'est difficile de
savoir ce qu'on peut y espérer. On va surtout engranger plus d'expérience
sur un circuit difficile."
Pour Mika Salo, c'est la centième ce week-end.
"100
courses... cela ne me rajeunit pas ! Pour être honnête, j'ai plus l'impression
d'en avoir disputé 10. Célébrer la centième à Monaco, c'est bien car c'est
une course que j'apprécie. La piste est un défi et le pilote peut faire la
différence, même avec toute l'électronique que l'on a aujourd'hui. Notre
TF102 n'est pas idéale pour Monaco mais si on peut finir, il y a une chance
pour marquer des points."
Sauber
Petronas
L'équipe Sauber Petronas aborde ce rendez-vous monégasque pleine de
confiance. Sa voiture est une des plus équilibrées du plateau et ses jeunes
pilotes forment un duo très rapide. Toutefois Felipe Massa va devoir découvrir
ce circuit et éviter les fautes.
Nick Heidfeld est bien décidé à décrocher quelques
points supplémentaires : "Monaco est mon circuit favori. Pas seulement parce
que j'y ai de bons souvenirs mais aussi parce que vous devez être précis,
concentré et constant, tour après tour. Quand vous obtenez un très bon résultat
à Monaco, vous savez que vous avez obligatoirement conduit une très bonne
course".
Pour Felipe ce sera une autre paire de manches.
"Pour
quelque pilote que ce soit, courir pour la première fois à Monaco est une
grande difficulté à franchir. J'attends vraiment avec impatience de voir ce
que je pourrai faire dans cette course et pourquoi pas marquer de nouveaux
points. Surtout que nous avons fait beaucoup de travail sur la C21 pour se préparer
à ce circuit particulier."
Jordan
Honda
Remise de ses émotions de l'Autriche, l'équipe Jordan aborde le rendez-vous
monégasque avec une motivation retrouvée. Giancarlo Fisichella a en effet
marqué les premiers points de l'équipe cette année lors du dernier Grand
Prix, une course marquée par le terrible accident de son équipier qui s'en
est sorti sans la moindre blessure.
"Je considère ce Grand Prix comme une course à
domicile. J'ai de superbes souvenirs sur ce circuit, comme ma victoire en F3
italienne en 1994 ou ma seconde place en 2000. C'est un tracé difficile mais
amusant. L'ambiance est charmeuse, avec toutes les personnalités, la ville,
les bateaux dans le port" commente Giancarlo qui espère un nouvel
exploit.
Son coéquipier Takuma Sato déclare :
"Cela fait déjà quelques jours depuis mon gros choc
à l'A1-Ring et les quelques douleurs aux genoux et aux jambes se réduisent
petit à petit. Je suis heureux de pouvoir courir et ne pas manquer de
course... ainsi que d'avoir participer au Grand Prix Historique. La voiture est une
légende et je suis sûr que ce sera une expérience impressionnante. J'ai maintenant
mis l'accident de l'Autriche derrière moi et cela n'affectera en rien ma
performance à Monaco."
Bar
Honda
L'équipe BAR Honda vit un mauvais début de saison : aucun point marqué
jusque là. Pourtant Jacques Villeneuve a fait une course superbe lors du
dernier Grand Prix, malheureusement non récompensée. Quant à Olivier Panis,
il est poursuivi par la malchance : il n'a fini aucun Grand Prix de ce début
de championnat, victime de la mécanique à la fiabilité aléatoire de sa BAR
et de son moteur Honda.
Olivier Panis espère conjurer le sort en retrouvant le circuit de Monaco, théâtre
de sa seule victoire. C'était en 1996 au volant d'une Ligier Mugen.
"L'Autriche
a été un week-end positif pour moi et j'ai vraiment eu la possibilité de
marquer des points. Je suis juste déçu de ne pas avoir fini, encore une
fois. Je me sens bien plus à l'aise dans la voiture et la fiabilité est ma
préoccupation principale maintenant."
"On travaille dur et on s'attend à des problèmes. Cela a été le cas
en essais la semaine passée et cela s'est reflété dans le nombre de tours
que nous avons pu faire et mes chronos. C'est frustrant mais nous devons
surmonter ces problèmes pour progresser. Monaco est un circuit de challenges,
un tracé unique. J'ai de très bons souvenirs de ma victoire ici et j'attends
la course avec impatience. J'espère juste que la voiture sera assez fiable
pour que je finisse une de mes épreuves favorites."
Jaguar
Cosworth
Eddie Irvine est enthousiaste pour ce GP de Monaco et il espère rééditer sa
performance de la saison 2000 (où il avait fini 3ème) : "Monaco est fantastique. J'adore à la fois être en
piste en dehors. Le jeudi vous cherchez à retrouver le rythme, tout en préservant
la voiture. Et en qualifs le samedi vous êtes tellement dans votre job que
vous ne voyez plus la largeur de la piste. La qualif c'est la clé ici. La
course est toujours pleine d'action et la colline du Casino et son virage sont
mes endroits favoris. L'an passé j'étais sur le podium avec les Ferrari,
cette année ce sera plus difficile de répéter cet exploit. Il y a tant de
variables qui dictent votre résultat à Monaco, il n'y a jamais une règle établie.
Toutefois je suis optimiste".
Pedro de la Rosa passe lui par une période bien plus sombre. Il n'a pas été
bien loin lors des deux dernières courses et à Monaco, il n'a pas de
souvenirs de bonnes performances. Son but sera donc de rejoindre l'arrivée :
"Je vais à Monaco sans rien y attendre. J'y ai de
mauvais souvenirs avec quatre accidents de suite. Le départ est toujours
quelque chose de difficile. Le Tabac et la Rascasse sont des virages bien plus
durs à négocier que l'on croit. Même si ce n'est pas un circuit rapide, il
y a quelques passages à haute vitesse comme la montée vers le Casino ou le
Tunnel. Tout cela combiné vous donne une course très exigeante mentalement
et physiquement. Malgré toutes les courses qui sont autour de la F1, on
pourrait penser qu'il y a assez de gomme déposée sur la piste... mais ce
n'est jamais assez à Monaco. Le grip mécanique est crucial pour faire un bon
temps et alors que tout le monde veut marquer des points, ma priorité sera
simplement d'être à l'arrivée."
Minardi
Asiatech
Pour l'écurie Minardi Asiatech de Paul
Stoddart, le premier rendez- vous en
Principauté, l'an dernier, s'était soldé par un échec puisque aucune des
monoplaces italiennes n'avaient vu le bout du tunnel. Fernando Alonso et Tarso
Marques avait renoncé en cours de route par la faute d'un ennui de boîte de
vitesses pour l'un et d'arbre de transmission pour l'autre. Il faut remonter
à 1998 pour retrouver une Minardi à l'arrivée du Grand Prix monégasque,
une petite performance à mettre à l'actif de Shinji Nakano.
Par le passé, la petite équipe italienne a marqué trois points à Monaco,
une première fois en 1993 lorsque Christian Fittipaldi terminait 5ème et une
dernière fois en 1994 grâce à la 6ème place de Michele Alboreto. Pilote
incontournable dans l'histoire de Minardi en F1, Pierluigi Martini terminait
à une brillante 7ème place en 95.
Alex Yoong tout comme Mark Webber, n'a encore jamais participé au Grand Prix
de F1 à Monaco, mais le jeune australien y a laissé quelques traces lors de
ses passages en Formule 3000. Qualifié au 7ème rang lors de sa première
participation, il sera victime d'une sortie de piste en vue de l'arrivée. En
2001, le succès sera complet pour Mark Webber qui allait s'octroyer la pole
position, le meilleur tour en course et le trophée de la victoire suivi par
Justin Wilson et Stéphane Sarrazin sur le podium.
Arrows
Cosworth
Heinz Harald Frentzen s'est dit très satisfait des essais effectués avec l'équipe.
Il attend maintenant avec impatience de pouvoir se mesurer à ses adversaires
entre les rails de la principauté. "Monaco est un bel
endroit pour accueillir des courses. C'est selon moi la meilleure épreuve du
calendrier. C'est aussi mon lieu de résidence, alors pour y être passé
maintes et maintes fois en voiture, je connais le tracé comme ma poche. C'est
très serré ici et les nombreuses épingles rendent le pilotage très agréable" confiait Frentzen.
"Il faut être concentré en
permanence pour ne pas commettre de faute. Au Paul Ricard, nous avons simulé
quelques spécificités de ce circuit qui se sont avérées concluantes. Nous
avons suffisamment de données pour trouver les bons réglages ce week-end."
En 2001, Enrique Bernoldi s'était attiré les foudres de McLaren lorsqu'il a
gêné Coulthard durant la majeure partie de la course. Il s'était néanmoins
fait plaisir et espère accomplir une belle course cette année encore.
"J'aime Monte Carlo. C'est un tracé très stimulant mais il ne laisse place à
aucune erreur. Cela devient un vrai challenge" déclarait le Brésilien.

|