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Mercredi 08 mai 2002
Commémoration de la mort de
Gilles Villeneuve La légende de Gilles Villeneuve est toujours bien vivace
au Québec, où médias et amateurs de Formule 1 commémoraient aujourd'hui les
vingt ans de la disparition du "Piccolo Canadese", qui s'est tué le 8
mai 1982 sur le circuit de Zolder, lors des qualifications du Grand Prix de
Belgique.
"C'était un de ces moments pour lequel vous vous
souvenez exactement du lieu où vous étiez et de l'endroit où vous avez
entendu la nouvelle", affirme le quotidien montréalais The Gazette.
Pour ma part, je n'étais même pas encore, je n'ai donc pas pu connaître ce
grand pilote.
Bien ancrées dans la mémoire de plusieurs Québécois, les images du tragique
accident défilent sur les chaînes de télévision, et s'étalent dans les
pages spéciales des journaux. Ce 8 mai 1982, la Ferrari de Villeneuve tente de
dépasser la March de l'Allemand Jochen Mass, mais heurte l'arrière de la
voiture, décolle dans les airs, puis se fracasse en retombant. Le pilote
canadien de 32 ans, éjecté, gît comme un pantin désarticulé.
"Comment expliquer qu'un pilote aussi talentueux et doué
que Gilles se soit fait piéger de la sorte ?", s'interroge le
Journal de Montréal dans un supplément marquant ce vingtième anniversaire. Le
plus important quotidien francophone canadien rappelle, sans y croire, les
hypothèses les plus souvent évoquées: la hargne de Villeneuve d'avoir réalisé
un moins bon chrono que son coéquipier Didier Pironi, et ses problèmes avec sa
femme Johann, qui n'était pas venue à Zolder ce week-end là.
"C'était mal le connaître", assure le
Journal, qui croit plutôt que l'accélérateur de la Ferrari s'est coincé, une
thèse confirmée, selon le quotidien, par l'accident de Pironi quelques mois
plus tard à Hockenheim en Allemagne.
Vingt ans plus tard, "vingt ans déjà ! les exploits du
'petit prince de la F1' font partie de l'imaginaire collectif québécois.
Gilles n'a gagné que six Grands Prix pour Ferrari," souligne le
journal La Presse. "Il a commis des imprudences
effroyables. Il n'a pas été le meilleur père du monde. Mais ça n'empêche
pas le mythe de toujours grandir".
Surnommé le 'Piccolo Canadese' au pays de la Scuderia, ce bouillant jeune homme
a fait de la Formule 1 un sport vedette au pays du hockey. Pour la nouvelle génération
de pilotes automobiles québécois, comme Patrick Carpentier, il est source
d'inspiration.
L'homme a un musée qui lui est dédié à Berthierville, un village situé à
une cinquantaine de kilomètres de Montréal, où l'on se souvient encore de ses
premières courses folles au volant d'un 4x4. Mais aujourd'hui au Québec,
Villeneuve n'est plus simplement associé au prénom Gilles mais aussi à celui
de Jacques, son fils. Ce dernier, qui avait onze ans en 1982, a réussi quinze
ans plus tard à décrocher le titre de champion du monde des pilotes, jamais
obtenu par son père.
Malgré les déboires actuels de Jacques Villeneuve avec sa Bar-Honda, tous ses
admirateurs québécois espèrent bien le voir un jour de nouveau triompher au Grand Prix
du Canada, à Montréal. Un circuit qui porte le nom d'un certain Gilles
Villeneuve, son père.

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