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Vendredi 22 mars 2002
Prost Grand Prix doit
disparaître Du 6 au 17 mai prochains, ce qu'il subsiste des rêves
d'Alain Prost sera dispersé à l'encan, entre Paris et Guyancourt (dans les
Yvelines), lors du dépeçage annoncé des restes matériels d'une grande
ambition terminée en immense gâchis. Les marteaux des commissaires- priseurs
sonneront le glas de la "belle aventure" dans laquelle s'était lancé
il y a cinq ans l'un des plus grands champions français de tous les temps.
As du volant, il comptait piloter une écurie entièrement
française vers les sommets de la discipline. Patron en faillite, les lambeaux
de son illusion perdue sont livrés jusqu'au dernier boulon à l'appétit des
plus offrants. Sous le regard, peut-être, des quelques 200 employés que le
quadruple champion du monde laisse sur le carreau et qui, pour beaucoup,
cherchent encore, eux aussi, repreneur. La curée a déjà commencé. Le 28 février,
un consortium anglais associant l'homme d'affaires Charles Nickerson et la société
Phoenix Finance Ltd liée à Tom Walkinshaw, patron d'Arrows, une autre écurie
de F1, a racheté pour un peu plus de 2,5 millions d'euros les actifs les plus
attrayants, c'est à dire, les droits intellectuels des deux AP04 , les brevets
de l'AP05 qui aurait dû courir en 2002 et les droits d'inscription à la saison
en cours de F1. Cependant avant le Grand Prix de Malaisie, la FIA a interdit à
Arrows de joindre ces voitures à la saison 2002.
A partir du 15 mai, à 14h, à Guyancourt, c'est tout l'équipement
nécessaire à une écurie de course qui sera proposé aux acheteurs. Les
remorques d'abord avec, dans le rôle titre, le luxueux motor-home aménagé en
salle de presse, salon, bureau, salle de repos et douche. Les équipements de
piste et d'atelier ensuite: du simulateur de route à la petite quincaillerie
(boulonnerie titane, visserie) en passant par les pompes à essence et les
casques des mécaniciens.
Outillage, informatique, bureautique, machines-outils :
tout doit disparaître. Pour espérer indemniser au moins en partie employés et
créanciers d'une dette estimée à 30,5 millions d'euros.

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