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Mercredi 9 octobre 2002
La F1 passera au Moyen-Orient, à Bahreïn,
en 2004
Le Royaume du Bahreïn, qui va devenir le premier pays du
Moyen- Orient à organiser un Grand Prix de Formule 1 à partir de 2004, a débuté
aujourd'hui, par la pose d'une première pierre, la construction d'un circuit
automobile ultra-moderne dans le désert, à proximité de la ville de Sakhir.
"C'est un évènement historique.
Ce circuit va dynamiser le tourisme et générer des retombées économiques",
a déclaré Shaik Mohammed Al Khalifa, président du circuit de Bahreïn, lors
d'une conférence de presse.
Le coût de la construction de ce circuit est estimé à
environ 150 millions de dollars (à peu près autant d'euros) par le Danois
Peter Hansen, directeur exécutif du circuit. L'attribution du chantier devrait
intervenir dans quelques jours et les travaux réels démarrer un mois après
pour se terminer à la mi-mars 2004.
Un accord "à long terme", dont la durée et le
montant sont secrets, avait été annoncé le 14 septembre dernier à Monza
(Italie) par Bernie Ecclestone, le "grand argentier" de la F1, et le
Prince héritier du royaume Shaikh Hamad Al Khalifa, selon lequel Bahreïn, un
archipel de 650.000 habitants, accueillerait à partir de 2004 un Grand Prix
dans le cadre du Championnat du monde de Formule 1.
Reste à trouver une place dans le calendrier déjà surchargé
de la discipline reine de l'automobile. "En 2004,
cela ne pourra être qu'en fin de saison, en raison de la chaleur régnant en été",
souligne Peter Hansen. Plutôt que s'ajouter au calendrier existant, le GP de
Bahreïn - pays dans lequel la publicité pour le tabac, une importante
ressource pour la F1, est libre - pourrait se substituer à un GP européen car
la campagne anti- tabac se développe sur le Vieux Continent. Sont particulièrement
visés, selon les observateurs, le GP de Belgique et celui de Saint- Marin.
Situé à une trentaine de kilomètres de la capitale Manama,
ce circuit, qui pourra accueillir jusqu'à 70.000 personnes grâce à un grand
nombre de tribunes amovibles, comprendra six pistes, dont une principale de
5,475 km pour la F1, qui permettront l'organisation de courses dans toutes les
catégories de voitures, même pour les dragsters, très populaires dans la région.
Il sera vraisemblablement ceint d'un mur haut de 10 mètres
pour empêcher que le sable ne nuise à l'évolution des pilotes. Imaginé par
la firme allemande d'architectes Tilke, il s'inspire beaucoup de celui de Sepang
en Malaisie même si les tribunes évoqueront cette fois des tentes bédouines.
La construction de ce circuit fait partie d'un vaste plan
d'ensemble visant à faire de ce royaume, déjà réputé pour l'excellence de
ses services bancaires et financiers, un centre régional pour l'industrie
automobile.
De plus, Bahreïn, la seule monarchie du Golfe à ne plus
exporter du brut depuis que le pétrole s'est tari sur son territoire, a récemment
donné son feu vert pour des projets touristiques d'un coût estimé à plus de
deux milliards de dollars pour diversifier ses sources de recettes.
En 2001, selon les statistiques officielles, Bahreïn a attiré
4,4 millions de visiteurs, dont près de 94% ont emprunté le "pont du roi
Fahd", digue reliant Bahreïn à l'Arabie Saoudite, contre 3,3 millions en
2000. La F1, avec son audience internationale, devrait permettre d'accroître
considérablement les revenus tirés de "l'or bleu".

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