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Lundi 30 septembre 2002
Schumi en aurait-il trop fait ?
Le quintuple champion du monde Michael Schumacher n'a pas
voulu le reconnaître... mais il a commis une bévue énorme à l'arrivée du
Grand Prix des Etats-Unis dimanche à Indianapolis.
Comme souvent avant un doublé, l'Allemand a ralenti l'allure
pour franchir la ligne d'arrivée avec Rubens Barrichello le plus près possible
pour célébrer la domination de la Scuderia. Cette fois cependant, Michael
Schumacher en a trop fait. Et Barrichello a gagné.
Michael ne pouvait pas se douter aussi que son équipier Brésilien
ne ralentirait pas assez pour rester à sa place, la deuxième. En voulant bien
faire, l'Allemand a suscité une fois de plus l'ire de beaucoup. Du public américain
peu habitué à ce genre de manoeuvre.
"Je suis américaine et c'est la
première fois que je viens couvrir une course de F1" confiait une
journaliste. "Je ne comprends certainement pas la
politique de votre sport mais pouvez-vous m'aider à comprendre pourquoi les
spectateurs américains qui ont payé pour venir ici ne peuvent pas avoir été
offensés d'avoir vu un évènement sportif dont l'arrivée a été manipulée
?".
"Je ne le pense pas",
répondait, gêné, Michael Schumacher. "Si vous
regardez combien nous étions proches l'un de l'autre, vous ne pouvez pas parler
de manipulation. Je ne savais pas qui avait gagné à l'arrivée. Cela a été
Rubens..."
Dans le tour d'honneur d'ailleurs, les deux Ferrari côte à
côte, les gestes des deux pilotes en disaient long sur la surprise de chacun.
Pas plus Michael Schumacher, que Rubens Barrichello, ne comprenaient ce qui s'était
passé. Ne savaient qui avait véritablement gagné.
"Il n'y avait rien de prévu,
insistait l'Allemand. On était côte à côte et aucun de nous ne savait qui était
le vainqueur. Rubens me demandait dans la ligne droite -tu as gagné ? J'ai gagné
?- Personne ne le savait. Il nous a fallu attendre de voir des écrans pour
savoir".
Michael Schumacher avait peut-être eu tort alors de tenter
de trouver une explication à cette arrivée tronquée. Le sacrifice pour
Barrichello qui l'avait aidé cette saison notamment. La veille, le quintuple
champion du monde n'avait-il pas déclaré qu'il était libre de gagner ? Que le
meilleur moyen d'assurer la deuxième place de Rubens Barrichello était encore
que lui, Michael Schumacher, remporte ce Grand Prix ?
Jean Todt, directeur de la Scuderia, avait confirmé la
totale liberté accordée aux deux pilotes. En voulant jouer au grand seigneur,
Michael Schumacher venait d'être la victime de son geste. Une sorte d'arroseur
arrosé !

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