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Vendredi
10 janvier 2003
Difficiles à contrôler
les consignes d'équipes
Suite à cette saison 2002, où Ferrari s'est faite remarquée pour son
talent et sa puissance, mais également pour ses consignes d'équipes ! Rappelez
vous au Grand Prix d'Autriche à Zeltweg, où Rubens Barrichello laisse gentiment
passé Michael Schumacher suite à un ordre qu'il a reçu de son équipe. On a
également revu ça, au GP des Etats Unis, où cette fois Michael laisse passé
Rubens pour seulement quelques millièmes de secondes. Ces consignes d'équipes
ont été vivement critiquées, car cela retire l'intérêt de la F1 si on contrôle
qui va gagner la course !
Pour cette saison 2003, les consignes de nature à modifier
l'ordre de l'arrivé d'une course, seront purement et simplement
interdites. C'est la FIA qui l'a décidé à la fin de l'année dernière.
Cependant, nous savons tous que cette mesure sera très difficile à
contrôler. En effet, comment faire la différence entre un pilote qui
ralenti à cause d'un problème mécanique d'un autre qui fait la même
chose parce que son équipe le lui a demandé? Ross Brawn, le directeur
technique de la Scuderia, ne trouve pas cette mesure très claire. Il
nous dit pourquoi:
"Je pense que nous devons encore discuter sur la
signification de ce qu'est une consigne d'équipe - déclare Ross
Brawn à ITV - si nous avons nos deux pilotes en
3ème et 4ème position et que le plus mal placé est clairement le plus
rapide et notre meilleure chance de gagner la course... il serait
alors logique de demander à l'un, de laisser passer l'autre."
Ross Brawn a d'autres exemples:
"Bien sûr, ce qu'il
s'est passé en Autriche l'année dernière est la raison pour laquelle
la FIA a mis en place cette nouvelle mesure. Mais à l'avenir, d'autres
situations pourraient se présenter. Si vous avez un pilote qui a des
ennuis de freins, vous êtes obligés de lui demander de ralentir et de
faire passer son équipier, si celui-ci se trouve derrière lui. Comment
la FIA percevra-t-elle cette manoeuvre? Comme une consigne d'équipe
prohibée ou comme une approche logique de la course?"
Le directeur technique de Ferrari souhaite que la FIA clarifie cet
extrait du règlement sportif pour éviter toute confusion à l'avenir.
Les choses doivent se passer clairement, c'est nécessaire pour que la
F1 se réconcilie avec son public. "Nous ne voulons
pas manoeuvrer en nous cachant. Nous ne souhaitons pas vivre une
situation où quelqu'un ferait exposer le moteur d'un pilote grâce à la
télémétrie bidirectionnelle. Nous ne voulons rien de tel. Nous ne
voulons pas que les médias s'imaginent que de telles choses puissent
arriver. Nous devons donc être très prudents."
Lors de la présentation de cette nouvelle règle, le 28 octobre 2002,
un journaliste avait demandé à Max Mosley et Bernie Ecclestone comment
la FIA allait s'y prendre pour différencier les consignes d'équipes
interdites de celles qui ne le sont pas...
"Nous ne pourrons sanctionner les consignes
d'équipes que si nous arrivons à les découvrir
- affirmait alors, Max
Mosley - mais quoi qu'il en soit, une arrivée comme celle de Zeltweg,
nous ne devrions plus la voir. Si à l'avenir nous suspectons quelque
chose, nous demanderons aux commissaires d'ouvrir une enquête et les
équipes devront nous expliquer ce qu'il s'est passé. Nous tiendrons
cela à l'oeil tout particulièrement et s'il y a des soupçons, nous
agirons. Je crois que les équipes ont aujourd'hui compris que ces
consignes ne sont pas dans l'intérêt de la F1 et je ne pense donc pas
que nous reverrons cela à l'avenir."
Ecclestone (qui s'adressait au journaliste qui lui avait posé cette
question): "Je pense que si vous, les
journalistes, vous pouvez voir qu'il y a eu une consigne d'équipe prohibée,
alors les commissaires sportifs pourront aussi le voir..."

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