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Vendredi
10 janvier 2003
Renault a signé pour les 2h
d'essais du vendredi
Renault a confirmé, hier, son choix de réduire ses essais privés,
conformément à la proposition faite par la FIA. L'accord ‘d'Heathrow' vient
s'ajouter à celui de ‘Suzuka', en vigueur en 2002, et restreignant les essais à
certaines périodes. Ainsi, les équipes n'avaient pas le droit de rouler au mois
d'août, durant les six semaines suivant la fin du championnat et à Noël.
Les signataires d'Heathrow s'engagent à n'organiser
que quelques jours d'essais. En contrepartie, ils pourront tourner deux heures
supplémentaires les week-ends de Grand Prix.
Ce nouveau programme a amené l'équipe française a engager deux pilotes
d'essais dont l'identité a quelques peu surpris. Allan McNish prendra part aux
séances du vendredi matin, aux côtés de Jarno Trulli et Fernando Alonso, tandis
que Franck Montagny participera aux dix jours d'essais privés restants.
L'écurie Renault F1 est la seule grande équipe à
avoir accepté une limitation de ses tests. Flavio Briatore explique cette
décision.
Qu'est-ce qui a poussé une équipe comme Renault à faire ce choix ?
Les médias ont présenté cet accord comme destiné
aux seules petites écuries. Chez Renault, nous sommes suffisamment ouverts pour
étudier chaque opportunité s'offrant à nous et nous avons trouvé beaucoup
d'avantages dans cette solution.
Justement, quels sont-ils ces bénéfices ?
Le premier, c'est de permettre à nos ingénieurs et
pilotes de disposer de plus de temps pour s'adapter aux circuits.
C'est particulièrement utile pour les pistes sur lesquelles nous ne
pouvons pas rouler en essais privés. Ca va également beaucoup aider
Fernando dont l'expérience n'est pas encore très importante. A
l'inverse, les autres équipes n'auront qu'une heure avant les
premières qualifications.
Il doit bien y avoir, malgré tout, quelques inconvénients.
Bien sûr. On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre ! Le
revers de la médaille c'est que les projets de développement à long
terme sont plus difficiles à organiser.
Est-il vrai que cette limitation va affecter votre capacité à
développer des pneus adaptés à votre voiture ?
Nous ne le pensons pas. En fait, l'inverse pourrait
être vrai parce que nous pourrons désormais tester les gommes sur des
circuits où nous ne pouvions le faire avant. Ca nous donnera un petit
avantage pour les week-ends de course et, à long terme, les
informations que nous aurons engrangées nous serons utiles pour les
années à venir.
Ne pensez-vous pas que cette réduction des essais va se ressentir
sur la compétitivité de la voiture ?
Non. Les plus grandes améliorations de la voiture
viennent du travail en soufflerie et des simulations. Ces
développements ne seront en aucun cas altérés mais, au contraire,
optimisés.
De quelle façon ?
Prenons l'exemple du moteur. Il est actuellement
très difficile de produire suffisamment de moteurs pour la course et
les essais. Du coup, le développement en pâtit. Ce nouveau programme
devrait libérer trente à quarante blocs.
Comment allez-vous résoudre les problèmes de fiabilité ?
C'est une question difficile et la seule solution
reste l'accumulation des kilomètres. Mais nous sommes capables de
faire faire des simulations de course à nos moteurs et boîtes de
vitesses, nous avons donc besoin de moins rouler en piste.
Et pour le châssis ?
C'est encore plus délicat, surtout en cas de
vibrations. Mais il ne faut pas oublier qu'il nous reste tout de même
dix journées autorisées, en plus de celles que nous pouvons mener
jusqu'au début de la saison. Nous avons aussi eu la chance de pouvoir
sortir la R23 très tôt et nous avons déjà bien éprouvé certains
composants.
Vous avez annoncé l'engagement de deux pilotes essayeurs, Allan
McNish et Franck Montagny, quel va être leur rôle exact ?
L'arrangement d'Heathrow a rendu nécessaire la
présence d'un pilote expérimenté pour le vendredi. Sa mission sera de
travailler avec les titulaires (les trois voitures roulant dans cette
séance) pour mener à bien les tests dont les ingénieurs auront besoin.
McNish a été très professionnel ces dernières années et son expérience
va aider nos pilotes. Les autres jours d'essais nous laissent la
possibilité de faire tourner de jeunes pilotes. Montagny nous a paru
être l'homme de la situation.
Cette décision doit avoir des répercussions financières…
Evidemment. Nous réalisons une économie, dont je ne
dévoilerai pas le montant exact, mais nous souhaitons investir cet
argent dans le développement de la voiture.
Que devient l'équipe d'essais ?
Il n'y aura pas de réduction d'effectif. En fait,
la somme de travail pesant sur l'équipe d'essais est très importante
parce que certains d'entre eux devront assumer le roulage de trois
voitures, que ce soit en week-ends de GP ou en essais. Nous avons la
chance de disposer de très bons éléments. Nous maintiendrons chacun à
sa place.
Sous entendez-vous que ce programme pourrait ne durer qu'un an ?
Comme je l'ai dis plus tôt, nous sommes une équipe
très ouverte. Nous pensons que c'est la meilleure option pour nous en
2003 mais, qui sait comment la situation va évoluer.
Pensez-vous que ce protocole puisse devenir définitif en 2004 et être
adopté par tout le plateau ?
C'est difficile à dire. L'an passé, il y a eu sept
changements majeurs en F1. Qui c'est de quoi la prochaine saison sera
faite ? Il y a une volonté de réduire les coûts pour permettre aux
petites écuries de survivre et d'améliorer leur position. Peut-être
est-ce une idée que nous devrions considérer.

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